Bibliographie
De Dominique Baudis
La Passion des chrétiens du Liban, Éditions France Empire, 1978, réed. Orients Éditions, 2019
On sait que les chrétiens sont très martyrisés aujourd’hui dans leur Orient d’origine. Le Liban, un pays où ils sont le plus diversifiés a souvent connu des attaques confessionnelles. Dominique Baudis qui y a vécu cinq ans, jusqu’à l’explosion de la guerre civile de 1975 qu’il a suivie en direct, a recherché dans l’histoire de ce pays les causes de ces déchaînements fréquents. Une façon pour lui de témoigner la passion qu’il avait pour le Liban. Il disait que ses cinq années au Liban lui avaient appris la tolérance. Antoine Sfeir son ami beyrouthin, spécialiste du Proche Orient a réactualise son récit et nous explique combien la tragédie des chrétiens d’Orient est plus que jamais d’actualité. Leurs voix se sont malheureusement tues ; pas leurs écrits ni leurs présences.
La Mort en keffieh, Éditions France Empire, 1980
31 juillet 1978 : prise d’otage palestinienne à l’ambassade d’Irak à Paris. La police française négocie longuement avec le feddayin. Lorsqu’il accepte de se rendre, les Irakiens tentent de l’abattre. Un inspecteur de police est tué dans la fusillade. Trois jours plus tard, deux terroristes abattent froidement Azedine Kalak, le représentant de Yasser Arafat en France. Une bataille dans la guerre de l’ombre qui se livre aux quatre coins du monde. Spécialiste des questions du Proche-Orient à TF1, ancien correspondant de la télévision française au Liban, Dominique Baudis a longuement enquêté sur ces opérations terroristes. Il en a minutieusement démonté les mécanismes. A travers les personnages – ceux qui tuent et ceux qui meurent, les inspirateurs et les exécutants – on découvre le destin tourmenté du peuple palestinien qui se jette éperdument dans la révolte. Le sursaut sauvage et désespéré de ceux qui refusent d’être envoyés aux oubliettes de l’Histoire. Dominique Baudis nous décrit l’histoire tumultueuse d’un peuple en lutte pour sa survie. La Mort en Keffieh raconte la révolte de ceux qui versent le sang – le leur et celui des autres – pour ne pas mourir.
L’Union, toulousain, français, européen, Michel Lafon, 1993
Depuis que j’ai été chargé de conduire la liste d’Union de la Majorité aux prochaines élections du Parlement européen, j’ai reçu de nombreuses lettres, de toutes les régions de France. Beaucoup contenaient une question simple mais essentielle : « Donnez-moi une bonne raison de voter pour l’Europe ». Le week-end du 1er mai, j’ai repris mes notes et mes discours pour tenter d’inventorier plusieurs de ces raisons. Ce petit livre ne prétend en aucun cas être exhaustif et faire le tour complet des problèmes européens. Il essaie simplement d’expliquer les motifs de mon engagement et de faire partager deux de mes convictions : Dominique Baudis. L’Europe a déclenché son engagement politique : il avait dix-huit ans. Grand reporter au Liban et au Moyen-Orient, journaliste à la télévision française, maire de Toulouse, député et président du Conseil régional, il a exercé des responsabilités variées qui toutes l’ont conforté dans l’idée d’une Europe plus forte pour une France plus grande.
Raimond le Cathare, Éditions Grasset, 1996
A l’aube du XIIIe siècle, le pape appelle à la croisade pour écraser les Cathares, dont l’hérésie s’est propagée dans tout le Languedoc. Le comte Raimond VI de Toulouse refuse de les persécuter. On l’excommunie. Ses provinces sont envahies par une immense armée venue du Nord. Des dizaines de milliers de victimes périssent dans les massacres et sur les bûchers. Peu à peu, la croisade devient une entreprise de conquête et d’usurpation. Un duel à mort s’engage alors entre deux hommes que tout oppose : Simon de Montfort, au service de l’Église, combattant redoutable mais ivre de pouvoir, et Raimond de Toulouse, pacifique, tolérant, plongé malgré lui dans une guerre impitoyable. Car il s’agit non seulement d’empêcher l’extermination des Cathares, mais aussi de sauver la civilisation méridionale. Au soir de sa vie, Raimond raconte la résistance héroïque de son peuple… Avec une puissance d’évocation surprenante, ces pages nous entraînent au coeur de la bataille, exaltant les libertés religieuses, communales et morales, qui restent l’enjeu étonnamment actuel de cette lutte entre intégrisme et laïcité.
Raimond d’Orient, Éditions Grasset, 1999
A la fin du XIe siècle, Raimond de Saint-Gilles règne entre Garonne et Rhône sur un riche territoire aussi vaste qu’un royaume. Il l’abandonne à son fils pour partir, à l’appel du pape, délivrer le Saint Sépulcre et gagner son salut. Agé, accompagné de sa jeune épouse enceinte, le comte de Toulouse prend la tête d’une armée suivie d’une troupe immense, sorte de ville en marche. Trois ans de souffrance à travers l’Europe et l’Orient pour atteindre Jérusalem. Voici Constantinople où les fontaines coulent parfumées, les déserts où les vautours guettent les armées en déroute, le siège d’Antioche, les apparitions divines, les massacres, les harems, les reliques miraculeuses, les festins de chair humaine … Les seigneurs francs rivalisent et se haïssent. Ils découvrent un Orient plus compliqué que prévu : les ruses des Byzantins, les luttes entre Turcs et Arabes, Sunnites et Chiites … Ni brute ni saint, Raimond est homme ombrageux, intransigeant, emporté dans une aventure héroïque et cruelle : don de soi et sauvagerie, quête de la vie éternelle et conquête de territoires. Raimond d’Orient établit son comté et fonde une dynastie à Tripoli, au Liban, si loin de la Garonne ? Dominique Baudis nous entraîne dans un roman en cinémascope. Il y a de la couleur, des personnages hors du commun, la chaleur du désert, le tumulte des sentiments. Député Maire de Toulouse, il se passionne pour l’histoire de sa ville. Du journalisme, il a gardé le sens du détail et du mouvement, et puis, longtemps correspondant de la télévision au Moyen-Orient, il a vécu dans les régions qu’il nous raconte et cela se sent.
La Conjuration, Éditions Grasset, 2001
Dominique Baudis, ancien maire de Toulouse, et alors président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, clôt, avec ce troisième roman, sa trilogie consacrée aux « Raimond » (l’aïeul de Raimond de Tripoli, Raimond de Saint-Gilles, mort brûlé vif, est le héros de Raimond d’Orient ; le cousin de Raimond de Tripoli, Raimond VI, est celui de Raimond le Cathare). « Je suis impatiente de te voir mort » : telles sont les dernières paroles qu’entendra le Roi Amaury I, chuchotées à son oreille par la « putain du royaume », Agnès, sa première épouse répudiée. Nous sommes les 11 juillet 1174 et le royaume de Jérusalem, fondé par les Croisés en Terre Sainte, entre dans une décennie de décadence qui prélude à sa chute. Baudoin, le fils d’Amaury et d’Agnès, n’a que quatorze ans à la mort de son père : l’enfant-roi, lépreux, « déchiré entre le Bien et sa mère », va se décomposer à l’image de son Royaume. D’un côté, le sage chancelier Guillaume de Tyr et le régent Raimond, comte de Tripoli et seigneur de Tibériade, Franc orientalisé instruit des grandeurs de l’Islam, qui ont avec eux la plupart des seigneurs chrétiens descendants des familles établies en Terre Sainte depuis l’arrivée des premiers croisés. De l’autre, une reine-mère nymphomane qui collectionne les amants et les propulse aux plus hautes fonctions, tissant le fil de la conjuration qui emprisonne peu à peu son fils ; un patriarche de l’église débauché et cupide ; un seigneur torturé dans les geôles d’Alep devenu fou sanguinaire ; une princesse intrigante et lascive ; un chambellan lâche et perfide ; un grand maître des Templiers ivre de vengeance… Pendant qu’au royaume de Jérusalem se déchirent clans et factions, Saladin rassemble autour de lui le monde musulman pour la Guerre Sainte.
ll faut tuer Chateaubriand, Éditions Grasset, 2003
En quelques lignes, dans son Itinéraire de Paris a Jérusalem, Chateaubriand raconte un étrange épisode : il essuie une salve de coups de feu alors qu’il descend le Nil en felouque. A-t-on cherché à tuer Chateaubriand, et pourquoi ? A partir de cette mention fugace, Dominique Baudis échafaude un extraordinaire roman d’aventures autour des soldats perdus de l’Expédition d’Egypte. L’histoire épouse le destin chaotique de Déodat Durau, enfant trouvé, élevé par un cordonnier de Toulouse et persécuté par son faux frère jusqu’à ce que le citoyen colonel Dupuy, jeune héros de la Révolution, le prenne sous sa protection. Devenu officier d’ordonnance de Dupuy, il le suit aveuglément. Ce sera d’abord Toulon et l’embarquement avec le général Bonaparte qui seul connaît la destination de cette expédition ; la prise de Malte où Déodat perdra son pucelage… avec une nonne vierge ; Alexandrie où ils débarquent avec 35 000 hommes ; puis le triomphe de Bonaparte aux Pyramides, la révolte du Caire, la mort de Dupuy, la peste à Jaffa, les savants, les belles esclaves achetées par les officiers… Bonaparte part en abandonnant son armée en 1799. Déodat réduit en esclavage sera revendu d’une ville à l’autre : Damas, Alep, Bakou. On le traîne enchaîné à travers le Caucase entre mer Noire et mer Caspienne… jusqu’à ce que le Pacha Méhémet-Ali, qui vient de monter sur le trône d’Egypte, l’achète. Il le rebaptise » Abdallah de Toulouse » et le charge de trouver d’autres Français perdus pour les réunir sous son commandement. Ibrahim de Tarascon, Selim d’Avignon, Youssouf de Picardie, Gamal de Rodez, Anouar de Carcassonne, deviennent ainsi les » Français du Pacha « . Ce sont leurs aventures, leurs amours et leurs intrigues qui pèseront cinq ans plus tard sur le destin de François René de Chateaubriand…
Face à la calomnie, Fixot, 2005
Le dimanche 18 mai 2003, au journal de 20 heures sur TF1, Dominique Baudis s’adresse aux Français pour dénoncer une calomnie qui le concerne et commence à prendre de l’ampleur : son nom serait cité dans le nouveau dossier Patrice Alègre (déjà condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour plusieurs assassinats et viols commis à Toulouse dans les années 90). Deux anciennes prostituées viennent en effet d’accuser Alègre de nouveaux meurtres, parlent de soirées sadomasochistes organisées, auxquelles des personnalités toulousaines seraient mêlées, dont lui, Dominique Baudis, président du CSA et ancien maire de Toulouse. La calomnie est un mal ordinaire qui atteint beaucoup de gens et c’est aussi, pour chacun de ceux qu’elle frappe, une tragédie singulière. « En racontant celle que je viens de vivre, j’espère provoquer une réflexion salutaire sur les nombreux dérapages et sur les lourdes fautes qui se sont produites. Donner du sens à ce combat m’aide à le livrer. Dès le début, je me suis dit que je n’affronterai pas cette épreuve en pure perte. Je me suis promis que je la raconterai. En espérant que ce récit suscitera chez certains une prise de conscience ». Oui, Dominique Baudis va se battre contre cette incroyable et écoeurante manipulation : des enquêteurs qui laissent circuler et accréditent d’extravagantes » révélations » ; des acteurs judiciaires qui violent le secret de l’instruction ; des journalistes qui publient à longueur de pages, sans vérifier, les soi-disant aveux des uns et des autres, qui se rétractent, qui s’accusent mutuellement, qui sont poussés par certains à inventer n’importe quoi ; une lettre qui chemine mystérieusement de Patrice Alègre à Karl Zéro ; les faux témoins masqués aux journaux télévisés de 20 heures. Comment vit-on un tel cauchemar ? Dominique Baudis nous le raconte au jour le jour, sans haine car son combat dépasse son cas personnel. Mais il est des jours sombres, où le poids de cette horreur pèse violemment sur cet homme qui doit rassurer sa famille, ses enfants, son entourage. Comment lutter contre un tel dérapage de notre société qui en vient à oublier le droit, l’éthique et le respect de la personne humaine. Cette histoire peut atteindre par hasard, par intérêts ou par vengeance, chacun d’entre nous.
Les amants de Gibraltar, Éditions Grasset, 2010
Constantinople, VIIIe siècle de notre ère. L’Empire Romain d’Orient, fragilisé, se bat contre les armées arabes. L’empereur Justinien II, écarté du pouvoir des années auparavant, remonte sur le trône. De retour dans sa ville, le nez tranché, assoiffé de vengeance, il fait exécuter les usurpateurs, se marie en grande pompe, et entreprend de résister aux invasions arabes. Il envoie son conseiller Angelos, l’érudit cartographe, en mission d’espionnage de Damas à Ceuta, de Tanger à Kairouan. Déguisé tour à tour en moine ou en Vénitien, Angelos est reçu par les plus puissants gouverneurs de la région : pour éviter la prise de Constantinople, il tente de détourner sur la péninsule ibérique l’expédition projetée par le calife de Damas. C’est ainsi qu’il fait successivement alliance avec Julien, le gouverneur byzantin de Ceuta, avec Moussa, l’émir omeyyade de Kairouan, ou avec son vassal d’origine berbère Tarak, qui donnera son nom au détroit de Gibraltar : Jebel Tarak. C’est sur les traces d’Angelos, ce brillant stratège, que Dominique Baudis nous emmène dans ce roman d’aventures, qui est aussi un périple dans la Méditerranée de nos origines. On croise ainsi, au gré des voyages à dos de chameau et des longues traversées en mer, des hommes fiers, animés par la foi et la gloire, prêts à tout pour marquer l’Histoire, mais aussi des femmes, telle Florinda, l’ensorceleuse, la Berbère à la beauté sauvage, fille de la célèbre Kahina, la reine guerrière. Les masques de l’Orient, les fastes de l’Empire byzantin, les pigeons-voyageurs et les remèdes de sorcières, tous les ingrédients sont ici réunis pour faire de ce livre une épopée historique hautement romanesque.
Sur Dominique Baudis
Stéphane Baumont, Dominique Baudis : un destin politique inachevé, Éditions Privat, 2001
Pourquoi le plus populaire des maires de France n’a-t-il pas brigué un quatrième mandat à Toulouse ? Pourquoi l’une des personnalités emblématique de la famille centriste a-t-elle toujours refusé tout portefeuille ministériel ? Pourquoi l’un des leaders les plus médiatisés des rénovateurs n’a-t-il pas poussé plus loin son avantage en renouvelant la vie politique française ? Pourquoi la tête de liste RPR-UDF aux élections européennes de 1994 n’a-t-elle pas, après son excellent score, décidé d’entrer dans le cercle restreint des présidentiables ? Pourquoi l’une des figures les plus symboliques de la République de la Province comme de la démocratie d’opinion n’a-t-elle pas plus encore marqué notre histoire contemporaine ? Autant de questions qui reflètent le mystère et l’énigme Baudis : un homme faisant de la politique autrement, charismatique mais atypique, rigoureux mais sensible, homme d’action autant que de réflexion, acteur contemporain autant qu’écrivain. Dominique Baudis, un cas unique dans le paysage politique français… au-delà des partis, loin des idéologies, une forme de conquête du bonheur, un destin inachevé.
Dans ses yeux, Orients Éditions, 2015 (posthume)
Dans les années 70, pendant dix ans, Dominique Baudis a été grand reporter au Proche-Orient. Parallèlement à l’actualité qu’il présentait, il photographiait les à-côtés, la vie en marge des conflits. Une vision active qui, disait-il, le protégeait. Une autre facette de cet homme public racontée et commentée par cinquante de ses amis, amoureux comme lui de cette région du monde qu’il a tant aimée. Après cette période, il n’a plus jamais repris son appareil photo.